ÉNIGME : L'ombre sur la route
Dans les sombres recoins d'une ville oubliée par la bienveillance, vivait un chauffeur assassin du nom de Talbi. Il n'était pas un simple conducteur; Talbi était un mystique aux pratiques sombres, lié par un pacte aussi obscur que le ciel sans étoiles. Selon un rituel macabre, il devait, pour satisfaire les désirs avares de fortune et de pouvoir de son patron, Bilba, écraser au moins trois innocents par an.
Bilba, un homme d'affaires de façade, était en vérité un adepte de la magie noire. Sa richesse se mesurait en vies fauchées sur l'asphalte, chaque mort sous les roues de Talbi le rendant plus riche. Ils étaient liés par cet échange morbide, une symbiose sombre alimentée par la peur et la mort.
Dans sa quête macabre, Talbi utilisait un fourgon sinistre. Ce véhicule, aussi noir que les intentions de son conducteur, devenait l'instrument de leur sombre dessein. Talbi traquait les innocents, les piégeant dans les ruelles étroites ou sur les routes désertes, les écrasant sans merci. Il employait des techniques mortelles, du mauvais dépassement provoquant d'horribles tonneaux à des suicidaires accélérations visant directement ses victimes.
Pour chaque vie prise, la fortune de Bilba gonflait, comme nourrie par l’âme arrachée au monde des vivants. Cependant, leur règne de terreur rencontra un impensable obstacle. Leur destin se scella le jour où Talbi tenta de tuer un jeune mystique du nom de Bolba.
Bolba n'était pas un homme ordinaire. Avant de quitter sa maison, il avait pris l’habitude d'accomplir un rituel singulier : il urinait sur la roue avant de sa moto. Un geste étrange, une superstition que d'aucuns auraient raillée, mais qui renfermait un pouvoir ancien et protecteur.
Ce jour-là, lorsque Talbi, avec son fourgon de mort, tenta de le renverser, une force mystérieuse détourna le véhicule de sa trajectoire mortelle. Le fourgon, comme s'il était soudain doté d'une volonté propre, plongea dans un ravin profond, entraînant avec lui Talbi dans un dernier voyage sans retour. La mort fut instantanée, le pacte noir brisé.
Avec la disparition de Talbi, Bilba ressentit comme un voile se levant sur sa fortune. Peu à peu, son empire bâti sur les morts s'effrita, ses richesses s'évaporant comme si elles n'avaient jamais été. Sa chute fut aussi rapide qu'inéluctable, menant à sa ruine totale.
Cette histoire sombre, plus qu'un récit de vengeance ou de destin, nous parle de la fragile frontière entre les forces obscures et la lumière que chaque âme porte en elle.
Bolba, sans le savoir, devint le symbole de cette résistance, un rappel que même face à la plus sombre des magies, l'humanité recèle de puissances insoupçonnées, capables de renverser les pires maléfices.
Roch Armel BAKYONO
Économiste
Parapsychologue-expert
Directeur du cabinet CECRAB