Histoire énigmatique : Chronique d'un roitelet de Circonstance qui se prenait pour Dieu.

Dans le pays de Sofa, où les aiguilles du temps semblaient ralentir et où l'obscurité d'une corruption rampante étouffait toute étincelle de progrès, une histoire se tissait, riche en rebondissement. Le pays, aux ressources prometteuses et au potentiel inexploré, sombrait lentement dans un marasme économique et social. Les fondations mêmes de la nation étaient rongées non seulement par des agressions externes, mais aussi par les agissements perfides de certains des garants même de la loi.

Parmi ces individus qui abusaient de leur pouvoir, se trouvait Dayo, un homme dont l'arrogance n'avait d'égal que son influence. Il régnait d'une main de fer, étouffant toute dissidence avec la menace d'emprisonnement. Pourtant, un jour de décembre, le vent du destin amena devant lui un mystérieux individu du nom de RAB, dont l'audace allait ébranler les fondations mêmes de leurs comportements incohérents, malhonnêtes et irresponsables.

Accusé d'avoir injurié un collègue de Dayo par les mots "ripou" et "morpion" qui, bien que génériques, sans la mention d'un quelconque nom, avaient piqué l'orgueil du plaignant car se sentant morveux. RAB fut alors convoqué devant une justice biaisée. Le substitut chargé de l'interroger menait une mascarade orchestrée par des mains obscures.

Il ignorait totalement la signification des mots "ripou" et "morpion". La scène était surréaliste : l'homme de loi, le visage déconfit, demanda à RAB de lui expliquer le sens de ces insultes supposées. Devant cette ignorance criante, l'absurdité de la situation éclata au grand étonnement de RAB et de son avocat, mais cela n'empêcha pas le système de continuer sa marche aveugle vers l'injustice. Car curieusement sans même prendre le soin de connaître le sens de ces termes, il avait signé à l'avance le déferrement.

RAB fut ensuite traîné devant un tribunal présidé par le cousin du plaignant semble t-il, en tout cas d'après plusieurs dires dont certains de ses avocats. La correctionnelle se transforma en farce sinistre, où la justice fut piétinée au nom de la vengeance personnelle et de la manipulation. Le verdict tomba, implacable : 6 mois de prison ferme, un coup terrible pour un homme sans tache depuis près de vingt ans de service.

La nouvelle de cette sentence inique eut l'effet d'une onde de choc sur sa famille. Sa fillette, à peine âgée de 5 ans, se retrouva malade, sombrant chaque jour davantage dans la tristesse car jadis très proche de son papa. Elle refusait de manger. Elle s'enfermait tous les jours dans un coin de la chambre de son père pour pleurer. Elle maigrissait à vue d'œil.
La santé de son épouse s'effondra, minée par une tension artérielle incontrôlable et des problèmes cardiaques. Leurs autres enfants se renfermèrent dans une tristesse muette. Sa première fille repris sa classe. Son garçon se mit à se renfermer dangereusement.

Malgré l'injustice flagrante, RAB purgea toute sa peine avant que son recours en appel ne soit finalement programmé et jugé. Il gagnant son procès. L'homme était blanchi, mais le mal causé par cette parodie de justice ne pourrait jamais être effacé.

Pourtant, il y a des histoires mystérieuses qui finissent par résonner au-delà des murs des prisons injustes. La douleur de la famille biologique de RAB et de sa famille spirituelle fit écho dans le cœur de nombreux citoyens de Sofa. D’autres douleurs injustices firent également écho. Progressivement, une prise de conscience naissait, mûrissant dans le silence indigné des foules. Le système corrompu, autrefois perçu comme inébranlable, commençait à se fissurer sous la pression d'une population déterminée à reconquérir sa dignité et son avenir. Ce fut le début du réveil d'un peuple prêt à faire face à l'ombre pour retrouver la lumière. Peu à peu, les murmures de révolte se transformèrent en clameur, pulvérisant ainsi l'emprise des ripoux qui gangrénaient leur société.

Roch Armel BAKYONO
Économiste
Parapsychologue-expert
Directeur du cabinet CECRAB

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