Histoire énigmatique : L'Épouvantail de Pobé

Le 8 mars approchait à grands pas, jour de fête pour Nathalie qui tenait à célébrer la Journée internationale des femmes entourée de ceux qu'elle aimait. Sa pensée allait immédiatement à sa tante Catherine, veuve depuis quelques mois et vivant à Pobé, à environ 90 km de chez elle. Elle décida donc de la rejoindre avec son mari Habib et leur fils Hervé, tout juste âgé de six ans. Le voyage était prévu pour la veille, le 7 mars, afin de profiter pleinement de la journée suivante.

L'après-midi du 7 mars, la petite famille prit la route, l’atmosphère légère et joyeuse, bercée par les rires de l’enfant à l’arrière. Après 45 minutes de trajet, Hervé demanda un arrêt urgent. Habib s'arrêta au bord d’une route peu fréquentée, presque déserte à cette heure-ci.

Pendant que Hervé se soulageait, Nathalie et Habib s'étiraient tout en observant les alentours. Nathalie aperçut quelque chose qui attira aussitôt son attention : à quelques mètres de la route, un épouvantail à l’apparence étrangement humaine, coiffé d’un chapeau marron, se dressait au milieu des arbres. Hervé, curieux, s’approcha mais Nathalie le ramena vivement en arrière, le cœur battant.

De retour dans la voiture, Nathalie regardait par la fenêtre tandis que le paysage défilait, une étrange sensation persistait en elle, comme si la nuit cachait quelque chose de plus profond. Hervé, quant à lui, s'était endormi, mais son sommeil fut agité.

Sa voix, à l'arrière, brisa le calme. Il était en train de murmurer dans son sommeil, puis se réveilla, le visage livide. « L'épouvantail veut m'amener avec lui. » Les mots résonnèrent dans l'esprit de Nathalie comme un écho sinistre. Habib, tentant de rassurer leur fils, affirma que ce n'était qu'un mauvais rêve. Une silhouette mouvante attira toutefois leur attention, courant entre les arbres, portant un chapeau marron identique à celui de l'épouvantail.

Paniqué, Habib accéléra la voiture, laissant derrière eux cette vision cauchemardesque. Ils arrivèrent finalement chez tante Catherine, où l’accueil chaleureux contrastait avec l’angoisse de la route. Le manque de place les força à se répartir dans des chambres différentes : Habib au salon, Nathalie et Hervé dans la chambre d'amis.

Au cœur de la nuit, un cri perça le silence. Nathalie se réveilla en sursaut. « Il est là, il est là, il n'est pas parti ! » Hervé, les yeux écarquillés, était en proie à une terreur palpable. Habib et tante Catherine accoururent, inquiets. Lorsqu'ils allumèrent la lumière, la scène qui se présenta à eux était terrifiante : un chapeau marron reposait juste à côté du lit d'Hervé, comme s'il avait été déposé là par une main invisible.

Tante Catherine, d'un air troublé, murmura : « Ce chapeau... c'était celui de mon voisin, un homme étrange qui avait disparu il y a des années. On disait qu'il avait été retrouvé dans la forêt, mais jamais son corps. » La tension dans la pièce monta d’un cran. Nathalie se souvint de l'épouvantail, de son regard vide et de ses bras tendus.

« Nous devons partir, » déclara Habib, le cœur battant. Un bruit sourd retentit alors à l'extérieur, comme un fracas de branches brisées. Une ombre se dessina à la fenêtre, projetée par la lumière de la lune. Le cœur de Nathalie s'emballa, et elle comprit que l'épouvantail n'était pas qu'un simple objet de la forêt.

« Il faut comprendre ce qui se passe, » dit tante Catherine, sa voix tremblante. « Il y a des choses que je n'ai jamais dites sur ce voisin... »

Tandis que la silhouette s'approchait de la maison, un vent glacial s'engouffra par la fenêtre, faisant vaciller les lumières. Un murmure, semblable à un chant funèbre, s'éleva dans l'air. Nathalie, pétrifiée, comprit que quelque chose de maléfique était à l'œuvre.
Hervé, les yeux écarquillés, pointa du doigt la fenêtre. « Il est là ! »...

À bientôt pour cette terrible suite !

Roch Armel BAKYONO
Économiste
Parapsychologue-expert
Directeur du cabinet CECRAB
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